Au village le plus proche, à 8 km à vol d’oiseau au dessus de la forêt, on les appelle plutôt les hippies. Mais de ceux, plutôt rares, qui n’ont jamais renoncé à leur idéal. Les parents ont construit leur maison de rondins de leurs propres mains. C’est ici , dans cette maison en pleine forêt accrochée au flanc des Pyrénées, qu’ils élèvent leurs huit enfants. Tous ont été mis au monde à la maison cela va de soi. Noé a 5 mois, Aziel 14 ans. Entre les deux, il y a Myrtille, Marie, Isabelle, Moïse… Hormis le plus jeune, tous vont encore à l’école, dans la pièce contiguë au séjour, sous la houlette de leur professeur particulier, leur papa. De sept à treize heures. Quant à Nathalie, la mère, elle s’occupe des animaux domestiques et de tout ce qui va garnir la marmite pour nourrir sa tribu. Mais aussi de la lessive pour dix, de l’entretien du feu qui doit cuire, chauffer l’eau et réchauffer toute la famille au plus froid de l’hiver. L’après-midi, les plus grands aident le père à couper du bois en forêt, à dresser les poneys; les plus jeunes gambadent dans la nature, le plus souvent chaussés de sabots. Une nature pour laquelle ils ont définitivement opté, avec souvent des difficultés mais aujourd’hui sans concession, sans regret pour ce qu’ils ont laissé dans la société. Quelle philosophie de vie défendent les parents ? Jusqu’où leurs enfants sont-ils prêts à les suivre, ainsi coupés du monde ? Une famille passionnante dans leurs choix, leurs doutes et leurs convictions.