Rizzardi demeure le dernier jardin formaliste et scénographique de l’école italienne. Il a été construit à la fin du XVIIème siècle pour le Comte Antonio Rizzardi un riche marchand cosmopolite. Ce palais de plaisance est situé à Negrar dans les environs de Vérone. Deux lions de pierre gardent l’entrée discrète du théâtre sans que rien ne laisse présager de la majesté des lieux. L’aménagement du parc est particulier : il est formé d’une suite d’éléments dépendants les uns des autres. Le décor sculptural omniprésent est essentiel. Il matérialise le lien entre l’art et la nature. Il est basé sur le principe fondamental de l’aménagement paysager de la Renaissance : étendre la structure de la maison au jardin et les fondre en un tout harmonieux. Ces architectes savent mettre en valeur les sites de collines à mi-côte entre le sommet et la vallée recommandés pour disposer villas et jardins selon les règles de l’art. Les figures de la mythologie antique représentent les forces agissant dans la nature. À la Renaissance la situation du jardin dans l’environnement du paysage est primordiale. Depuis le XVIème siècle les grottes de jardins ont été consacrées aux dieux de l’Antiquité. La construction de grottes très répandue dans les jardins italiens exprime le passage des cultes primitifs à la véritable connaissance divine. Néanmoins le tapis de gazon clair s’apparente à une pièce à l’anglaise marquant l’influence de la comtesse Rizzardi sur l’aménagement d’un espace clos délimité par un bosco et l’allée des charmes. Il existe aussi un théâtre qui peut être considéré comme le plus grand théâtre de verdure des jardins d’Italie. Le décor sculptural propre aux jardins italiens rappelle l’art des jardins de l’Antiquité.